Tout sur les sulfonylurées


 2023-08-23

Tous les types de diabète nécessitent un traitement personnalisé. Cela signifie qu’il faut suivre un plan et un traitement précis qui répondent aux exigences et aux besoins du patient. Il existe divers médicaments, appelés médicaments oraux, qui ont différentes fonctions.

L’article d’aujourd’hui porte sur les sulfonylurées, les premiers médicaments oraux qui, outre la metformine, ont été utilisés à grande échelle pour la prise en charge du diabète. Voici quelques-unes des sulfonylurées couramment utilisées :

Noms de marque (dénomination commune)

  • Amaryl (glimépiride)
  • DiaBeta (glyburide)
  • Diamicron (glycazide)

Pendant de nombreuses années, les sulfonylurées ont été considérées comme des médicaments de première intention pour le traitement du diabète de type 2. À l’heure actuelle, dans certains pays, l’utilisation de la metformine est privilégiée aux premiers stades du traitement, et les sulfonylurées sont utilisées chez les personnes qui ne tolèrent pas la metformine (qui présentent de graves effets secondaires) ou à des doses plus faibles en association avec la metformine.

Dans la mise à jour de 2018 et le consensus de l’ADA/EASD, la recommandation sur le choix d’une sulfonylurée indique d’opter pour la dernière génération de médicament en raison du risque réduit d’hypoglycémie, le choix le plus représentatif étant le glimépiride et le gliclazide à libération modifiée (libération pendant une période de 24 heures). Les lignes directrices de Diabetes Canada, parues en 2020, comprennent un tableau qui indique dans quelles situations les sulfonylurées et d’autres médicaments doivent être recommandés aux patients.

Comment les sulfonylurées agissent-elles?

Les sulfonylurées agissent en stimulant la sécrétion d’insuline à partir des cellules bêta du pancréas, peu importe la concentration de glucose. Cela signifie qu’elles feront en sorte que votre pancréas produira (sécrétera) de l’insuline, quelle que soit votre glycémie (sucre). Toutefois, certaines études montrent qu’à certaines concentrations thérapeutiques, les sulfonylurées stimulent la sécrétion d’insuline en fonction de la glycémie.

Classification des sulfonylurées

Les sulfonylurées sont divisées ou classées par « générations » :

  1. a) Sulonylurées de première génération : Cette catégorie comprend notamment le tolbutamide, le tolazamide et le chlorpropamide. Ces médicaments étaient utilisés au milieu du siècle dernier.
  2. b) Sulonylurées de deuxième génération : Cette catégorie comprend le  glyburide et le gliclazide. Ces médicaments sont plus puissants et donnent de meilleurs résultats.
  3. c) Sulonylurées de troisième génération : Cette catégorie comprend notamment le glimépiride.

Effets secondaires et risques

Les sulfonylurées ne sont pas indiquées pour le traitement du prédiabète en raison de leurs effets indésirables potentiels et du risque d’hypoglycémie, et parce que les données probantes sur leur efficacité pour la prévention du diabète sont insuffisantes. Les autres effets secondaires sont la prise de poids et l’épuisement de la réserve pancréatique (diminution de la fonction pancréatique).

Bienfaits éprouvés

Les sulfonylurées se sont avérées utiles pour abaisser la glycémie et le taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) entre 1,5 % et 2 %. Les résultats dépendent toutefois de plusieurs facteurs.

Qui devrait envisager d’utiliser des sulfonylurées?

Les sulfonylurées sont indiquées pour le traitement du diabète de type 2, en particulier chez les personnes qui présentent les caractéristiques suivantes :

  • Diagnostic récent (moins de 5 ans).
  • Manifestation de la maladie après l’âge de 30 ans.
  • Personnes ayant un poids adéquat ou en surpoids.
  • Personnes ayant une fonction pancréatique acceptable (peptide C préservé).
  • Personnes qui n’ont pas réussi à prendre en charge leur glycémie de façon optimale, même en étant actives et en suivant un régime alimentaire.
  • Personnes qui n’ont pas pris d’insuline ou qui, à tout le moins, reçoivent une dose quotidienne de moins de 30 unités et présentent une glycémie basale < 13,9 mmol/L (250 mg/dL).

Qui ne devrait pas utiliser de sulfonylurées?

Ne prenez pas de sulfonylurées :

  • si vous souffrez de diabète de type 1;
  • en présence d’acidocétose diabétique (état d’urgence cause par une glycémie élevée, un manque d’insuline et une accumulation de cétones [composés chimiques] dans le sang et l’urine); cet état doit être traité au moyen
    d’insuline;
  • en présence d’un état de stress lié à une infection grave, à un traumatisme ou à une opération;
  • si vous avez une maladie du foie, une jaunisse évidente ou une maladie du rein;
  • si vous prenez du bosentan;
  • si vous êtes enceinte ou allaitez votre enfant.

Points à retenir

En conclusion, on peut dire que les sulfonylurées ont des effets différents selon la génération et la catégorie auxquelles elles appartiennent. La vérité, c’est que la connaissance des médicaments oraux peut aider à dissiper les doutes avec les équipes de soins de santé. Il existe divers médicaments qui ont différentes fonctions, et chacun a le droit de trouver le bon médicament.

Discutez avec votre médecin des options qui s’offrent à vous. N’oubliez pas que les renseignements que nous communiquons ne remplacent pas de véritables conseils médicaux.

Références

Pharmacological treatment of prediabetes | Rev. Cuba. endocrinol; 22 (1): 36-45, janv.-avr. 2011. | LILACS. (nd). https://pesquisa.bvsalud.org/portal/resource/es/lil-615034

Written By Eugenia Araiza, nutritionniste et EAD, Posted , Updated 09/02/23

Eugenia possède un diplôme en nutrition avec une spécialisation en diabète. Elle est éducatrice en diabète et la créatrice de Healthy Diabetes. Elle a reçu un diagnostic de diabète de type 1 il y a 25 ans. Elle adore étudier et aider les autres à prendre en charge les différents types de diabète. Elle aime les études, la prise en charge du diabète de type 1 et la nutrition. Elle aime particulièrement écrire sur les répercussions du diabète dans sa vie. Elle vit entourée de l’amour de sa famille, composée de Luis Felipe, qui est atteint d’un diabète auto-immun latent de l’adulte (LADA, ou latent autoimmune diabetes of the adult), et de son fils adolescent, Indigo.