Ce que j’ai appris au sujet de l’assurance maladie et du diabète de type 2
Lorsqu’une personne reçoit un diagnostic de diabète de type 2 (DT2), elle doit d’une part comprendre les principes de base du traitement et de la prise en charge de sa maladie, et d’autre part déterminer ce qui est couvert par son assurance maladie. Qu’elle ait récemment reçu un diagnostic ou qu’elle découvre de nouveaux aspects de l’assurance maladie (p. ex., elle se fait prescrire de nouveaux médicaments), elle trouvera utile l’expérience d’une personne qui a suivi le même parcours.
Mark Hanlon est un Torontois qui vit avec un diabète de type 2 depuis 2010. Mark a exposé à Beyond Type 2 Canada son point de vue sur l’accès aux médicaments, aux dispositifs et au matériel, qui dépend du régime provincial ou territorial et de l’assurance personnelle du patient. Il a parlé de son expérience de l’assurance maladie universelle et des assurances privées au fil des ans et des obstacles à l’accès à certains dispositifs. Il en a également profité pour donner des conseils aux personnes atteintes de DT2 qui vivent la même chose que lui.
« Lorsque j’ai reçu mon diagnostic de diabète de type 2, mon médecin m’a prescrit de la metformine. Il m’a dit de réduire mon apport en glucides, de faire plus d’exercice et de revenir le voir trois mois plus tard », se souvient Mark. « Malheureusement, certains professionnels de la santé pensent que l’information qu’ils communiquent est suffisante. En réalité, la plupart des gens ne savent pas comment utiliser un glucomètre, ignorent ce qu’est un glucide et n’ont que peu de notions en nutrition. »
Heureusement, Mark savait que son réseau hospitalier comptait une clinique spécialisée en diabète qui proposait gratuitement de nombreuses formations et ressources vidéo. Dans cette clinique, il a pris connaissance des outils qui existaient pour faciliter la prise en charge du diabète. Ensuite, il a dû comprendre quels étaient les outils et dispositifs couverts par son assurance maladie.
« Il y a la couverture universelle des soins de santé, pour les visites chez le médecin, y compris les visites chez l’endocrinologue et d’autres soins médicaux de base, et les assurances maladie privées qui entrent en jeu dans certains cas, comme l’approbation ou la couverture des médicaments », souligne Mark. « Par exemple, une consultation chez mon médecin traitant est gratuite parce qu’elle fait partie de la couverture universelle. En revanche, si je souhaite me procurer un dispositif de surveillance continue de la glycémie ou un médicament précis pour la prise en charge de mon diabète, je dois passer par mon assurance privée. Mon assurance privée, par l’intermédiaire de mon employeur, détermine le montant de la couverture. »
À l’heure actuelle, Mark utilise de l’insuline basale (insuline à action prolongée) et de l’insuline en bolus (insuline à action rapide) pour traiter son DT2. Il a également utilisé des inhibiteurs du SGLT-2, des AR GLP-1 et des sulfonylurées. Pour surveiller sa glycémie, il porte un dispositif de surveillance continue de la glycémie (SCG). Lorsqu’il ne porte pas de dispositif de SCG, il utilise un glucomètre avec lancettes et bandelettes réactives pour surveiller sa glycémie.
Le matériel dont il a besoin pour traiter son diabète est couvert jusqu’à concurrence de 80 % par son assurance privée. S’il était sans emploi et qu’il ne pouvait compter que sur l’assurance universelle pour se procurer ce matériel, il devrait le payer de sa poche.
Selon le rapport de 2022 de Diabète Canada sur les coûts de la prise en charge du diabète, les coûts finaux non couverts dépendent de la province ou du territoire, des médicaments prescrits, des dispositifs nécessaires, du groupe d’âge et du revenu familial. Les frais non couverts les plus élevés se situent entre 3 700 $ et 10 000 $, et les frais non couverts les moins élevés, entre 0 $ et 554 $.
Dans une famille touchée par le DT2, la maladie représente entre 1 % et 16 % du revenu familial. Les personnes les plus touchées par les dépenses élevées sont les adultes à faible revenu, les personnes âgées et les personnes nécessitant un dispositif de SCG.
Mark porte un dispositif de SCG pour avoir un aperçu cohérent de sa glycémie beaucoup plus précis que ce que la piqûre au doigt du glucomètre peut lui offrir. Il porte actuellement le dispositif Freestyle Libre 2. Cependant, le nouveau dispositif Freestyle Libre 3 a été approuvé depuis. Ces dispositifs émettent des alarmes en cas d’hyperglycémie ou d’hypoglycémie et peuvent être portés jusqu’à 14 jours.
Son dispositif de SCG n’est pas couvert, et il paie 120 $ par mois pour un seul capteur. Par conséquent, il l’utilise avec modération. Pour un autre dispositif de SCG disponible sur le marché de marque Dexcom, la compagnie d’assurance de Mark lui a dit que seules les personnes atteintes de diabète de type 1 étaient couvertes.
« Dans le cas du dispositif que je porte, pour être couvert, il faut en être rendu à un certain nombre d’injections d’insuline par jour, explique Mark. Le dispositif Dexcom, ma compagnie d’assurance ne le couvrira pas, même si je m’injecte de l’insuline en bolus. Elle ne couvre que les personnes atteintes de diabète de type 1. Mais j’ai déjà déboursé environ 300 $ de ma poche par le passé, seulement pour l’essayer. »
Même s’il sait que les frais à débourser sont élevés, il dit que le port de ce dispositif en vaut la peine en raison de l’information qu’il obtient sur les facteurs qui font varier sa glycémie.
« J’apprends tellement de choses sur mon diabète lorsque je porte un capteur, même si je ne peux pas le porter tout le temps, mentionne Mark. Il permet de combattre certaines fausses idées au sujet des glucides et aide à comprendre pour quelles raisons la glycémie augmente. Il aide les personnes qui prennent de l’insuline à reconnaître l’hypoglycémie, mais également à la prévenir ou à y remédier. »
Finalement, Mark pense qu’une personne atteinte de diabète qui n’a pas les moyens de payer certains des dispositifs nécessaires pour traiter son diabète ou qui a du mal à trouver des ressources pour obtenir des conseils quotidiens, doit être encouragée à communiquer avec son réseau hospitalier, les services de santé publique et ses médecins. Il pense également que les professionnels de la santé et les établissements pourraient faire mieux connaître leurs services et leurs ressources aux patients, y compris transmettre des renseignements plus approfondis.
« Il existe beaucoup d’outils gratuits pour aider une personne nouvellement diagnostiquée, affirme Mark. Je ne crois pas que les médecins traitants et les services de santé publique en parlent assez. Moi, je savais ce qu’il fallait que je cherche, mais d’autres personnes pourraient ne pas le savoir. Bien des gens ne bénéficient pas d’une clinique spécialisée en diabète. Certaines ressources peuvent être accessibles par l’intermédiaire du service de santé publique ou du réseau hospitalier. J’encourage les personnes atteintes de DT2 à commencer par cette étape si elles n’obtiennent pas les informations dont elles ont besoin de la part de leur médecin traitant. Je pense aussi qu’une grande partie de ces ressources pour les personnes atteintes de diabète de type 2 peuvent aller au-delà des principes de base et aborder l’utilisation des technologies comme les dispositifs de SCG et d’autres médicaments comme les AR GLP-1. »