L’éducation sur le diabète a aidé cet ancien membre du Corps des Marines à atteindre ses objectifs de prise en charge du diabète de type 2


 2023-08-24

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Garrett Reynolds est un sergent d’artillerie à la retraite du Corps des Marines des États-Unis. Ayant reçu un diagnostic de diabète de type 2 en 2014, Garrett Reynolds a tiré parti des compétences d’autodiscipline qu’il a acquises pendant son service actif pour prendre les mesures qui s’imposaient et maîtriser sa maladie. En adoptant de bonnes habitudes et en se plongeant dans l’éducation sur l’autoprise en charge du diabète, il a découvert un mode de vie qui lui permet de jouir de la meilleure santé possible. Garrett prend désormais la parole pour partager son expérience en matière de diabète de type 2 et inviter les personnes qui en sont atteintes à se prendre en main par le biais de l’éducation sur le diabète.

Quand avez-vous reçu le diagnostic de diabète de type 2? Quels symptômes présentiez-vous?

Mon diagnostic remonte à juin 2014. J’avais tous les symptômes : ma vue commençait à se brouiller, j’urinais fréquemment, je tremblais. Pour être tout à fait franc avec vous, j’ai d’abord pensé qu’il s’agissait d’un problème de côlon, car je ne comprenais pas pourquoi il fallait que j’aille si souvent aux toilettes. Je devais y aller environ 20 fois par jour. À cause de tout ce qui se passait, j’étais probablement diabétique depuis un an sans même le savoir.

Je ne pouvais même pas aller au cinéma et regarder un film jusqu’au bout ou rester à table sans avoir à m’excuser pour aller aux toilettes. Avec ma femme, on a décidé qu’il fallait que je me fasse examiner. Là, l’infirmière m’a demandé si j’étais diabétique, et j’ai répondu par la négative. J’ai insisté sur le fait que j’avais un problème au côlon. Elle m’a ensuite demandé si j’avais déjà fait contrôler ma glycémie, et la réponse a été non. Elle a vérifié ma glycémie, qui était de 24,3 mmol/L (438 mg/dL). L’infirmière m’a jeté un regard effrayé et m’a dit que ma glycémie devait se situer autour de 5,0 mmol/L (90 mg/dL) – mais je ne le savais pas; je ne savais pas ce que pouvait signifier 24,3 mmol/L (438 mg/dL). Au lieu de me laisser rentrer chez moi, elle m’a expliqué qu’il fallait que j’aille aux urgences et que je me fasse traiter immédiatement. 

Ma femme m’a conduit aux urgences. J’ai informé un membre du personnel que ma glycémie était élevée. On m’a fait entrer et on m’a dit que je risquais de tomber dans un coma diabétique. J’ai été mis sous perfusion et un médecin a confirmé que j’étais atteint de diabète de type 2. On ne me laisserait pas rentrer chez moi tant que ma glycémie ne serait pas revenue à des valeurs acceptables. Pour commencer, on m’a administré 6 unités d’insuline. Comme ce n’était pas suffisant, on m’en a administré six autres une heure plus tard. Ce n’était toujours pas suffisant; ma glycémie était de 15,6 mmol/L (280 mg/dL). Il a fallu me faire une autre injection d’insuline avant que je puisse rentrer chez moi. Au total, on m’a administré 18 unités d’insuline. À mon départ, ils m’ont prescrit 1000 mg de metformine. Je me souviens que ce jour-là, j’étais un peu fatigué, fatigué et un peu effrayé. Cet événement a transformé ma vie. Plus tard, j’ai appris que mon taux d’HbA1c était de 14,6, ce qui était pour eux littéralement hors normes. Leur tableau ne dépassait pas 12. C’était à la fois comique d’un côté et effrayant de l’autre. 

Quels sont les facteurs de risque qui étaient en cause, selon vous?

Mon alimentation. Même si je courais et soulevais des poids, je pensais que je pouvais manger ce que je voulais sans problème. J’étais dans le déni. Lorsque j’ai appris que j’étais diabétique, j’ai commencé à me renseigner sur les glucides, les protéines et les lipides. J’ai commencé à suivre des cours d’éducation sur le diabète immédiatement à l’hôpital. Je voulais lire tout ce que je pouvais et m’instruire rapidement, car je me suis rendu compte que c’était une question de vie ou de mort. Il fallait prendre les choses très au sérieux.

Le diagnostic a-t-il été une surprise? Est-ce que c’est une maladie de famille?

Non, ce n’est pas une maladie héréditaire chez nous. J’ai ressenti de la honte lorsque j’ai appris le diagnostic  Je n’arrivais pas à croire que j’avais le diabète. J’avais entendu parler de cette maladie et on connaît le stéréotype de ce à quoi ressemble une personne diabétique. Je me demandais pourquoi ça m’arrivait. J’ai dû faire face à la situation, notamment en m’informant sur ce diagnostic et sur ce que je devais faire pour changer mes habitudes de vie. J’ai également dû réfléchir aux effets que cette décision aurait non seulement sur ma vie, mais aussi sur celle de ma famille et de mes amis. 

Pendant les deux premiers mois, j’étais dans le déni et je n’ai parlé à personne de mon diagnostic. Il me semblait que je m’étais fait du tort en ne mangeant pas correctement ou en ne m’informant pas suffisamment sur ce que je consommais. J’ai commencé à me renseigner sur les aliments et les glucides, à planifier mes repas et à lire les étiquettes nutritionnelles. J’ai regardé de nombreuses vidéos expliquant comment les aliments sont digérés par l’organisme et transformés en glucose.

J’ai également réfléchi à la possibilité de perdre des membres. Quand j’étais jeune, beaucoup de gens avec qui j’ai grandi à Chicago disaient que telle personne avait un « problème de sucre » et qu’elle avait perdu un doigt ou un orteil à cause du diabète. Et même dans le film Soul Food, par exemple, la grand-mère se brûlait la main sur la cuisinière sans s’en rendre compte parce qu’elle était diabétique. Après ça, je me suis dit qu’il fallait que je fasse un effort et que j’aille de l’avant. C’est ce qui m’a incité à changer le cours de ma vie. Même si au départ je voulais que personne ne sache que j’étais diabétique; je suis plus franc là-dessus aujourd’hui.

À quoi ressemble votre régime alimentaire actuel?

J’ai modifié mon régime alimentaire au point d’éliminer de nombreux aliments qui sont tout à fait acceptables, mais je l’ai fait parce que je veux avoir une longueur d’avance sur cette maladie. Par exemple, je mangeais beaucoup de pâtes. Aujourd’hui, je n’en mange plus autant qu’avant. Je mangeais du bœuf, surtout des hamburgers, mais plus maintenant. Les fruits de mer sont ma principale source de protéines. Je ne mange plus de hot-dogs ni de bacon, même si c’est délicieux. J’ai éliminé le sirop de maïs à haute teneur en fructose de mon alimentation et je bois plus d’eau. Si je bois une boisson gazeuse, je regarde l’étiquette pour voir si elle contient du sucre naturel et pas de sirop de maïs à haute teneur en fructose. C’est mauvais pour la santé et on en trouve dans presque tous les produits. J’ai pratiquement éliminé l’alcool de mon alimentation, à l’exception d’un verre de vin de temps en temps. 

Outre la metformine, je prends 20 mg de simvastatine pour maîtriser mon cholestérol et 40 mg de lisinopril pour mon cœur. Depuis que j’ai reçu le diagnostic, je m’assure de consulter mon médecin et de faire des analyses de sang au moins tous les quatre mois. Mon médecin est très impressionné par mes progrès, il me dit que j’ai fait beaucoup de chemin et que mon diabète est bien maîtrisé. Il m’a dit que j’étais un exemple de réussite parce que j’ai su prendre en charge le diabète à l’aide des médicaments et grâce à mes bonnes habitudes de vie.

Il est vrai que je consulte un médecin de famille privé, mais mes médicaments sont remboursés par les prestations des Anciens Combattants puisque je suis un militaire à la retraite. 

Lors du congrès TCOYD à San Diego, le Dr Steve Edelman, fondateur et directeur de cet organisme, m’a demandé de prendre la parole lors de la séance de clôture. Je veux venir en aide à d’autres personnes avant qu’elles ne deviennent diabétiques et les inciter à être proactives en cette matière. Nous devrions défendre les intérêts des personnes atteintes de diabète. Gardez la tête haute et dites oui, cette maladie a un impact sur beaucoup de gens et il n’y a pas de quoi en avoir honte. On dirait presque que les stigmates du diabète se doublent d’un problème de santé mentale. 

L’éducation sur le diabète de type 2 fait défaut et c’est ce dont nous avons besoin. Et c’est sur l’éducation que j’ai choisi de m’appuyer. Je suis tout à fait partant pour en parler dès que l’occasion se présente et cela ne me dérange pas de raconter mon histoire à qui que ce soit parce que cette histoire, je la vis encore. Elle n’est pas finie, ça continue. 

Vous avez évoqué votre travail auprès des anciens combattants, abordez-vous souvent cette question avec eux? Combien d’anciens combattants diabétiques avez-vous rencontrés?

Excellente question. Je parle avec des anciens combattants tous les jours. Je travaille à Camp Pendleton et je suis analyste principal pour une compagnie appelée CodePlus. Le siège social de cette compagnie se trouve à Fairfax, en Virginie, et je suis en poste ici, en Californie. Je travaille sur place auprès du Corps des Marines. Cela fait 14 ans que je travaille sur cette base de Camp Pendleton, avec le Corps des Marines, sur les systèmes d’armements qu’ils utilisent à l’étranger pour mener la guerre contre le terrorisme.

Je parle ouvertement de mon diabète. Je laisse les gens me poser les questions qu’ils veulent. Quelqu’un me parle de mon bracelet de diabétique, me dit qu’un membre de sa famille est diabétique et me demande plus d’information à ce sujet. J’en ai parlé à plusieurs militaires en service actif. Je les ai encouragés à recevoir une éducation sur le diabète, la meilleure que j’ai reçue étant celle du Tri-City Medical Center à Oceanside, en Californie. C’était un cours gratuit et on vous offrait un glucomètre.

Votre expérience dans le Corps des Marines vous a-t-elle aidé à maîtriser votre diabète?

La discipline et la volonté qui m’ont été inculquées pendant mon service actif m’ont aidé à comprendre qu’il fallait traiter ce problème. Entre 1986 et 1989, j’étais instructeur principal à San Diego et je formais les recrues qui terminaient leurs études secondaires ou qui allaient à l’université et qui voulaient devenir Marines. C’était il y a une trentaine d’années, mais je suis toujours aussi déterminé et discipliné qu’à l’époque. Je me réveille avec la même énergie et la même volonté de faire avancer les choses tous les jours.

Nous apprenons à nos recrues à être responsables de leurs actes. Je m’impose les mêmes exigences. Je me suis dit : « Bon, Garrett, tu dois être responsable de tes actes et tu dois prendre les choses en main et ne pas te laisser abattre. » Aucun d’entre nous ne vivra éternellement; nous mourrons un jour ou l’autre de quelque chose. Mais ce qui compte, c’est la qualité de notre vie. Quelle est votre raison de vivre?

Avez-vous envisagé de porter un appareil de surveillance continue de la glycémie (SCG)?

Non, je n’y ai pas pensé. Lors du congrès TCOYD, j’ai eu l’occasion d’en apprendre davantage à ce sujet. Il y a été plus question dans les présentations. Pour l’instant, la piqûre au doigt me convient. Je n’en suis pas arrivé au point où ça me dérange tellement que je doive porter un appareil à plein temps. 

À votre avis, quelles idées fausses les gens ont-ils du diabète de type 2?

On pense à tort que les personnes atteintes de diabète de type 2 sont en surpoids, paresseuses et ne font pas d’activité physique. Vous passez pour une personne qui ne se soucie pas de son propre bien-être et des besoins de son corps. Les gens supposent que vous ne prenez pas soin de vous. C’est pourquoi je me suis senti si honteux lorsque j’ai appris le diagnostic, parce que je prenais soin de moi. Je courais, je faisais de l’exercice et je soulevais des poids. Mais je mangeais tout ce que je voulais. Je n’y pensais pas à deux fois, je ne voyais pas où était le problème puisque j’allais à la salle de sport le lendemain. Mais si j’ai appris une chose, c’est que ça ne sert à rien de faire de l’exercice si on a une mauvaise alimentation.

Quelques mots d’encouragement à l’intention de notre public?

L’éducation, l’éducation, l’éducation. Apprenez-en le plus possible. Acceptez le fait qu’il s’agit d’un diagnostic bien réel qui transforme votre vie. Vous devez être la personne qui agit dans votre intérêt. Plongez-vous dans les connaissances sur le diabète. Qu’est-ce que ça signifie? Cela signifie qu’il faut aller aux conférences. Aller à la bibliothèque et emprunter un livre sur le diabète. Consulter des sites Web pour comprendre comment cette maladie évolue. Lorsque je suis monté sur le podium [au congrès TCOYD], j’ai affirmé que ce diagnostic était la meilleure chose qui me soit arrivée. Il m’a fait prendre conscience de ce que je mange.

Comment vivez-vous #BeyondPowerful avec le diabète?

Grâce à la prière, je dirais. Je suis chrétien, et donc je crois en Dieu notre Créateur. Ce qui me motive aussi, c’est quand je me lève le matin et que je prends ma tension artérielle et ma glycémie. Lorsque mes résultats sont bons, je reste motivé. 

Récemment, mon médecin m’a annoncé que mon taux d’HbA1c était de 6,4 ou 6,6. Je ne veux pas me mentir, ni tromper les gens qui m’aiment et qui se soucient de moi. Et puis, il faut aider les autres. Par la grâce de Dieu, nous avons pu acquérir les connaissances et l’éducation nécessaires pour améliorer notre sort. Notre génération a bénéficié de toutes les connaissances et des dernières interventions en matière de diabète de type 2. Nous sommes arrivés à un stade où nous disposons de tant d’information sur le diabète de type 1 ou 2 que nous devrions être en mesure de prendre soin de nous-mêmes. 

Je milite pour l’éducation sur le diabète et le bien-être personnel, comme un Marine! Hourra!

Written By T’ara Smith, MS, Éducation nutritionnelle, Posted , Updated 09/03/23

T’ara a reçu un diagnostic de diabète de type 2 en juillet 2017 à l’âge de 25 ans. Depuis son diagnostic, elle a principalement étudié et travaillé dans le domaine de la sensibilisation au diabète et elle vit pleinement sa vie. Elle est heureuse d’avoir rejoint l’équipe Beyond Type 1 pour poursuivre son travail. Deux ans plus tard, T’ara a découvert qu’elle avait reçu un diagnostic erroné de diabète de type 2 et qu’elle était en fait atteinte d’un diabète auto-immun latent de l’adulte (LADA, latent autoimmune diabetes of the adult). En dehors du travail, T’ara aime aller au cinéma, promener son chien dans des parcs, écouter BTS et cuisiner d’excellents repas sains. T’ara est titulaire d’une maîtrise en éducation nutritionnelle de l’American University.