Je dois prendre de l’insuline, mais j’ai peur des aiguilles…


 2023-08-28

Ce contenu éducatif vous est transmis par l’ADA x BT1 Collab.

La transcription ci-dessous a été modifiée pour des raisons de longueur et de clarté.

Ginger Vieira : bienvenue à Collab Conversations en partenariat avec l’association américaine de diabète (ADA pour American Diabetes Association) et Beyond Type 1 (BT1). Je m’appelle Ginger Vieira et je suis accompagnée aujourd’hui de la Dre Laura Hieronymus, vice-présidente des programmes de soins de santé de l’ADA, également éducatrice agréée en diabète (EAD). Merci de vous joindre à moi aujourd’hui.

Dre Laura Hieronymus : Merci de m’avoir invitée.

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’une personne atteinte de diabète de type 2 à qui l’on a prescrit de l’insuline alors qu’elle est terrifiée par les aiguilles. Il s’agit d’un énorme défi à surmonter et cela requiert un travail mental. Par où commenceriez-vous avec quelqu’un qui est confronté à ce problème?

Tout d’abord, soulignons le fait que le mot terrifié est très fort. Si cette personne est bel et bien terrifiée, il est important de comprendre pourquoi. Nous savons que les expériences négatives ou les traumatismes antérieurs peuvent être des causes de phobie des aiguilles. Cela constitue peut-être le fond du problème. Si vous avez besoin d’insuline dans le cadre de votre traitement contre le diabète, il est important de comprendre pourquoi elle ne peut être prise par la bouche.

L’insuline est une substance protéique qui serait décomposée dans ce cas. Donc, si vous buviez de l’insuline pour ainsi dire,  cette protéine serait décomposée dans l’appareil digestif. Nous devons donc l’administrer pour qu’elle soit absorbée dans le sang. C’est pourquoi nous devons donc l’injecter sous la peau. Voilà la raison qui explique la nécessité d’une injection. Parfois, comprendre les raisons peut aider quelqu’un à accepter la nécessité de recevoir un produit administré par injection.

Bien. Heureusement, il existe aujourd’hui plusieurs possibilités pour prendre votre insuline. Il n’est pas forcément nécessaire d’utiliser une seringue avec une aiguille que vous avez sous les yeux. Et nous pourrons parler de l’insuline inhalée, comme une possibilité un peu plus tard.

Bien, si la douleur est associée à une injection, je pense qu’il est important de garder à l’esprit que l’insuline est injectée dans le tissu sous-cutané ou le tissu cutané adipeux, là où se trouvent très peu de terminaisons nerveuses. La douleur est très faible, voire inexistante. Dans le monde des soins de santé d’aujourd’hui, les aiguilles utilisées avec l’insuline sont très courtes.

Nous disposons aussi d’autres outils. L’insuline peut être injectée juste sous la peau à l’aide d’une pompe à insuline. Il s’agit en quelque sorte d’un dispositif alimenté par une petite pile, de la taille d’un jeu de cartes. Certaines pompes sont raccordées à une tubulure étroite insérée au moyen d’une petite aiguille. Mais une fois que le cathéter est sous la peau, il peut administrer l’insuline et l’aiguille peut être retirée. L’aiguille est donc utilisée pour injecter le cathéter, pour ainsi dire, ou pour le placer sous la peau, mais elle est ensuite retirée.

Le plus beau dans tout cela, c’est que j’ai un ami qui présente un diabète de type 2 qui avait très peur des aiguilles et qui ne s’injectait pas son insuline régulièrement. Ce qu’il aimait le plus dans la pompe sans tube, c’est qu’il ne voyait jamais l’aiguille. Donc, même si une aiguille devait aider à mettre en place la perfusion, il ne la voyait vraiment pas. Cela l’a vraiment aidé à surmonter sa phobie des aiguilles.

C’est un très bon point, car il y existe des dispositifs qui aident à pousser l’aiguille avec le cathéter, sous la peau. Dans le cas des pods ou des timbres, le système d’injection est intégré. C’est le cas en particulier pour le pod. Pour celui dont vous parlez, il me semble qu’une fois en place, l’aiguille est injectée puis elle se rétracte. Elle est donc encore dans le pod, mais elle n’est pas sous la peau.

Vous ne ressentez donc l’aiguille que pendant un très bref moment lorsqu’elle se trouve vraiment dans votre peau.

Oui. Encore une fois, elle se retrouve dans le tissu sous-cutané, c’est-à-dire le tissu adipeux avec très peu de terminaisons nerveuses.

Bien. Ensuite, bien sûr, il y a quelque chose que j’utilise, soit l’insuline inhalée. Elle ne peut pas répondre à vos besoins en insuline basale, mais elle peut être utilisée pour les repas et les corrections de la glycémie.

Je pense que si l’on parle positivement de toutes les choses dont nous disposons, l’insuline inhalée, vous avez raison, est une insuline à action ultrarapide. Elle est utilisée aux repas. Elle sert donc à compenser, en quelque sorte, les apports de nourriture. Elle passe par les poumons. C’est ainsi qu’elle peut être absorbée dans le sang. La plupart des personnes, surtout celles atteintes de diabète de type 1, mais aussi la plupart des personnes atteintes de diabète de type 2, ont également besoin d’une insuline de base ou de ce que nous appelons une insuline basale. Cela implique de procéder à au moins une injection d’insuline par jour.

Comment recommanderiez-vous ces méthodes à une personne dans la même situation que mon ami? Il n’avait pas le courage de dire à son médecin qu’il ne prenait pas son insuline parce qu’il avait peur des aiguilles. Sa docteure voyait donc sa glycémie augmenter parfois, puis il y avait une semaine où elle se situait davantage dans la fourchette de ses objectifs, elle ne comprenait donc pas ce qui se passait. Il s’est résolu à lui avouer : « Je déteste les injections et j’ai peur des aiguilles. » Ce fut le point de départ de la conversation. Comment vous y prendriez-vous pour l’aider? Comment recommanderiez-vous à quelqu’un d’amorcer ce processus?

Vous savez, c’est une excellente question. En tant que prestataire de soins et d’éducation en matière de diabète, je crois qu’il est important de poser la question suivante à la personne : quel est votre ressenti à ce propos? Que pensez-vous de la prise d’insuline? Il faut essayer d’en savoir plus sur ses opinions à ce sujet. Encore une fois, je répète que des idées fausses circulent. Il y a beaucoup d’idées fausses au sujet de l’insuline et il faut préciser qu’elle ne peut pas être prise par la bouche. Le fait qu’elle doive être absorbée est très important. Cela favorise l’acceptation. Poser ces questions permet souvent de savoir si quelqu’un a peur. Je pense que l’une des choses que nous essayons de faire par rapport aux soins et à l’éducation en matière de diabète, c’est de mettre en garde les autres professionnels de la santé et les fournisseurs de soins de santé sur l’importance de présenter l’insuline comme une ennemie ou une menace.

L’insuline est donc un produit très puissant qui vous aide à atteindre votre objectif en valeurs glycémiques cibles et à rester en bonne santé.

Exactement!

Merci beaucoup de nous faire part de votre expertise à ce sujet. Quant à vous qui nous regardez, si quelqu’un parmi vous pâtit d’une phobie des aiguilles, n’hésitez pas à en parler à votre médecin, car il y a d’autres possibilités qui peuvent vous être offertes.  Merci.

Merci!

Written By Ginger Vieira, Posted , Updated 09/06/23

Ginger Vieira est une auteure et écrivaine atteinte de diabète de type 1, de la maladie cœliaque, de fibromyalgie et d’hypothyroïdie. Elle a signé plusieurs livres, dont When I Go Low (pour les enfants), Pregnancy with Type 1 Diabetes et Dealing with Diabetes Burnout. Avant de se joindre à Beyond Type 1 en tant que responsable du contenu numérique, Ginger a écrit pour Diabetes Mine, Healthline, T1D Exchange, Diabetes Strong et d’autres publications encore! Pour occuper ses temps libres, elle saute à la corde, se promène en scooter avec ses filles ou à pied avec son bel amoureux et leur chien.