Je me suis injecté accidentellement 18 unités de la mauvaise insuline


 2023-08-24

Certaines personnes atteintes de diabète de type 2 (DT2) doivent prendre de l’insuline pour maintenir leur glycémie à un niveau acceptable. Mais un excès d’insuline peut provoquer une hypoglycémie (baisse du taux de sucre dans le sang). On prête une grande attention à l’hyperglycémie dans les discussions concernant la prise en charge du diabète de type 2, mais l’hypoglycémie doit tout autant être prise au sérieux. L’hypoglycémie aiguë requiert une intervention d’urgence de la part de tierces personnes ainsi que le recours à un traitement d’urgence appelé glucagon. L’hypoglycémie aiguë peut provoquer des crises convulsives, un évanouissement et un coma.

Si vous prenez de l’insuline prandiale ou à action prolongée, il est important de savoir quelle quantité vous prenez et de vous assurer qu’il s’agit du bon type d’insuline. Jean, qui a accidentellement pris 18 unités d’insuline prandiale alors qu’elle pensait prendre de l’insuline à action prolongée, peut en témoigner.

« Je prends de l’insuline à action prolongée depuis environ huit ans et de l’insuline prandiale depuis environ cinq ans », explique Jean, qui est aux prises avec le diabète de type 2 depuis 19 ans, après avoir présenté un diabète gestationnel. « Il m’est arrivé d’oublier de prendre l’insuline à action prolongée le soir. Parfois, ça devient tellement routinier qu’au moment de se coucher, on se demande si on l’a prise ou non. Je prends habituellement 18 unités d’insuline à action prolongée le soir et je prends mon insuline prandiale une fois par jour ou lorsque j’en ai besoin au moment d’un repas copieux. Un soir, je me suis couchée et j’ai pris 18 unités d’insuline prandiale. Juste après l’injection, j’ai su que j’avais fait une erreur et que je devais faire attention à l’hypoglycémie ».

Jean s’en est bien sortie, mais elle a commis la même erreur une deuxième fois.

« La deuxième fois, je pensais être bien préparée », confie Jean. « Mais on fait des erreurs, et ça arrive comme ça. Cette fois-là, j’ai réglé mon alarme et ma glycémie n’était pas élevée lorsque je me suis couchée, ce qui signifiait que je risquais vraiment le désastre. J’ai dû régler mon alarme de téléphone toutes les 45 minutes ou toutes les heures pour vérifier ma glycémie toute la nuit. J’ai dû absorber de la nourriture au cours de la nuit et je m’en suis sortie. Mais ça m’a vraiment fait peur. Ça peut arriver à tout le monde, et si c’est le cas, il faut être sur ses gardes. »

En général, Jean vérifie sa glycémie environ quatre fois par jour. Elle essaie de ne pas acheter de jus de fruits ou de sucreries, même si on se sert couramment de ces produits pour traiter l’hypoglycémie. Cependant, son mari en achète, ce qui signifie qu’elle doit déterminer précisément ce qu’elle va manger ou boire si sa glycémie est trop basse. Jean, qui travaille comme infirmière et s’occupe de patients âgés dans un centre de traitement chirurgical de la cataracte, sait que le glucagon est un traitement d’urgence, mais elle opte pour du jus de fruits ou du lait au chocolat pour remédier à son hypoglycémie.

Il est important que vous trouviez votre propre moyen de surveiller la quantité d’insuline que vous prenez chaque jour afin d’éviter de sauter des doses ou d’en prendre trop par inadvertance. Bien qu’elle ne soit pas adepte des applications ou des revues, Jean se sert d’un tableau sur papier pour vérifier si elle doit prendre de l’insuline à action rapide au moment des repas et en quelle quantité. Et pour l’insuline à action prolongée? Jean prend un nombre fixe de doses tous les soirs, si bien qu’elle peut facilement se rappeler combien d’insuline elle prend quotidiennement.

Jean n’a pas toujours été à l’aise pour ce qui est de maîtriser son diabète de type 2 à l’aide de l’insuline. La première fois qu’on lui a recommandé de prendre de l’insuline, Jean admet qu’elle a éprouvé un sentiment d’échec, même si son endocrinologue l’a assurée des avantages de ce traitement. Jean s’est dit que si elle avait bien surveillé son alimentation et qu’elle avait fait assez d’activité physique, elle n’aurait pas eu à utiliser de l’insuline pour prendre en charge son diabète.

« Les gens pensaient que mon diabète devait être très grave », dit-elle. « Mais j’ai commencé à voir les choses de cette manière : notre corps est comme une voiture dont les pièces s’usent. Je ne fais que l’entretenir. Je prends des médicaments et je n’en ai plus honte. Je pense que beaucoup de gens ont ressenti la même chose que moi au début, que je m’étais embrouillée ou que j’avais échoué d’une manière ou d’une autre. Mais je ne pense pas que ce soit le cas. Je ne pense pas que ce soit normal de se sentir comme ça. »

Pour l’accepter, il faut aussi comprendre que le diabète se présente différemment d’une personne à l’autre. « Vous pouvez prendre deux personnes atteintes de diabète de type 2, de même taille, de même poids et ayant les mêmes habitudes de vie. Vous pouvez leur servir la même nourriture et leur glycémie ne sera pas identique. Je peux manger la même chose aujourd’hui et demain, et ma glycémie peut varier d’un jour à l’autre. Parfois, le diabète n’a aucune logique. Ce qui compte, c’est de savoir que ce n’est jamais de votre faute si vous êtes diabétique ou si vous avez besoin d’insuline pour le prendre en charge. »

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Written By T’ara Smith, MS, Éducation nutritionnelle, Posted , Updated 09/06/23

T’ara a reçu un diagnostic de diabète de type 2 en juillet 2017 à l’âge de 25 ans. Depuis son diagnostic, elle a principalement étudié et travaillé dans le domaine de la sensibilisation au diabète et elle vit pleinement sa vie. Elle est heureuse d’avoir rejoint l’équipe Beyond Type 1 pour poursuivre son travail. Deux ans plus tard, T’ara a découvert qu’elle avait reçu un diagnostic erroné de diabète de type 2 et qu’elle était en fait atteinte d’un diabète auto-immun latent de l’adulte (LADA, latent autoimmune diabetes of the adult). En dehors du travail, T’ara aime aller au cinéma, promener son chien dans des parcs, écouter BTS et cuisiner d’excellents repas sains. T’ara est titulaire d’une maîtrise en éducation nutritionnelle de l’American University.