Le point de vue du soignant sur le succès en matière de diabète : apprenez à célébrer les petites victoires
De nombreuses personnes vivant avec un diabète de type 2 croient souvent que la gestion du diabète se résume à ce que dit leur HbA1c tous les trois mois. Mais une gestion du diabète réussie, c’est bien plus que cela. Dans l’interview ci-dessous, Quisha Umemba, cofondatrice de l’association à but non lucratif Diversity in Diabetes, nous fait part de son point de vue sur la réussite lorsqu’on vit avec un diabète, en dehors des directives cliniques.
Pourquoi est-il important pour les personnes vivant avec un diabète de type 2 et leurs prestataires de santé de mesurer le succès avec le diabète au-delà des lignes directrices cliniques comme l’HbA1c ? À quels autres facteurs de santé (mentaux, physiques, émotionnels) doivent-ils prêter attention ?
Il est important que les prestataires et les patients sachent que la maladie ne les définit pas. De nombreux facteurs entrent en jeu dans la mesure de la glycémie et dans le calcul de l’HbA1c. Parfois, ces facteurs peuvent être contrôlés, parfois non. On devrait mesurer le succès aux aspects de la vie d’un patient qu’il peut contrôler.
Comment définissez-vous le succès avec vos patients? Pouvez-vous partager une brève histoire sur votre expérience avec votre patient ?
Dans le cadre du programme d’éducation virtuelle sur le diabète [de Diversity in Diabetes], nous ne cherchons pas à obtenir un taux d’HbA1c “parfait”, mais plutôt à atteindre de petits objectifs hebdomadaires adaptés à chaque participant. Je pense que lorsqu’une personne diabétique bénéficie de ressources et d’une éducation qui l’aident à décider ce qui lui convient le mieux, la réussite est d’autant plus agréable.
Par exemple, j’ai travaillé avec une personne qui s’est inscrite au programme en voulant perdre du poids et réduire son taux d’acidité. Au fil des semaines, en discutant davantage de son diabète, elle a décidé que son objectif serait de surveiller quotidiennement sa glycémie. À la fin du programme, elle a eu le sentiment d’avoir réussi parce qu’elle avait augmenté le nombre de mesures par jour. Mieux encore, en atteignant ce nouvel objectif, elle a également constaté une diminution de l’HbA1c de 8,1 % à 7,3 %.
Je pense aussi qu’il est très important de comprendre qu’en vivant avec le diabète, des choses imprévisibles peuvent se produire. Mentalement, il est très utile de s’asseoir à la fin de la journée et de réfléchir à ce que vous avez fait qui vous a semblé réussi. Il peut s’agir de boire plus d’eau que d’habitude, de promener le chien même si vous n’en aviez pas envie, ou de prendre le temps de faire quelque chose de bien pour vous.
En tant que professionnel de santé, quelle importance accordez-vous au respect des directives cliniques relatives à l’HbA1c ou à la durée dans la cible ?
Il n’y a pas de réponse toute faite, car cela dépend vraiment du patient, de son état de santé et d’autres facteurs individuels. Je vais être honnête, il y a des moments où le patient a vraiment besoin d’être dans la cible. Par exemple, lorsqu’il doit se qualifier pour subir une intervention chirurgicale ou une opération. Lorsque je dispensais des cours d’éducation sur le diabète, j’encourageais mes patients à suivre les directives cliniques et les recommandations médicales, mais je les aidais aussi à célébrer les petites victoires. Si un patient se présente pour une visite de suivi et que son HbA1c n’est pas conforme à l’objectif, mais qu’il a perdu 5 kg depuis la dernière visite, c’est un succès ! Il est important que les patients comprennent que nous n’essayons pas de leur faire obtenir 20 sur 20 en matière de diabète. Le diabète n’est pas bon ou mauvais, noir ou blanc.
Pensez-vous qu’une gestion du diabète réussie dépend aussi du bien-être mental et émotionnel ? Si oui, pourquoi ?
Absolument ! La gestion du diabète comporte un énorme aspect mental. D’après mon expérience, il faut d’abord prendre soin de sa santé mentale pour pouvoir bien gérer son diabète.
Lorsque vous avez parlé à vos patients qui ont l’impression de ne pas atteindre leurs objectifs de santé ou d’HbA1c, comment les encouragez-vous à continuer ? Quels sont les conseils/inspirations que vous leur donnez ?
Je les aide à célébrer les petites victoires. Je leur dis qu’ils n’ont pas développé le diabète du jour au lendemain et qu’ils ne vont pas tout régler en une nuit. Je leur demande ce qui est important pour eux et ce sur quoi ils aimeraient se concentrer et je les aide à se fixer des objectifs personnalisés. Je les rencontre là où ils sont.
Pensez-vous que l’accès à l’éducation thérapeutique peut aider les patients à voir leur diabète au-delà de l’HbA1c ?
Absolument, oui ! Il y a tellement d’aspects psychosociaux des soins et de la gestion du diabète qui sont abordés dans l’éducation thérapeutique, il est extrêmement important que les patients aient ce type d’éducation pour comprendre comment la vie en général peut affecter leur humeur, leurs émotions, leur état mental, leur santé globale et leur bien-être et, en fin de compte, leur diabète.
Bill Santos, une personne atteinte de diabète de type 2, explique comment il définit la réussite en matière de diabète et comment il a trouvé le bonheur.
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